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Van Gogh écrivain : St-Rémy - 6. 1 mars/13 mai 1890

 

CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS

 

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Vincent Van Gogh – Vieil homme triste, mai 1890, Kröller-Müller Museum, Otterlo

 

      Lucien exultait.

      – Eh bien, voilà ! C’est de l'art, mon petit... l'art c'est ça !... Des visions ?...

      Un paysage, c'est un état de ton esprit, comme la colère, comme l'amour, comme le désespoir... Et la preuve c'est que, si tu peins le même paysage, un jour de gaieté, et un jour de tristesse, ils ne se ressemblent pas du tout. La nature, la nature !... Parbleu ! Je crois bien la nature !... Elle est admirable, la nature... admirable en ceci – écoute moi bien – qu'elle n'existe pas, qu'elle n'est qu'une combinaison idéale et multiforme de ton cerveau, une émotion intérieure de ton âme !...

 

                                                              Octave Mirbeau – Dans le ciel, Roman, chapitre 15 et 16, 1893

 

 

      Cet article est le dernier que je consacre aux extraits de la correspondance de Vincent Van Gogh à Saint-Rémy-de-Provence. Il sera plus long que les précédents. 

      Avant d’entamer la lecture, je conseille aux lecteurs de s’accompagner d’une tasse de café (ou plusieurs) et quelques biscuits… pour pouvoir espérer terminer cette lecture dans de bonnes conditions…

       Je montre quelques-unes des toutes dernières toiles de cette période du Midi qui s’achève. Toutes les œuvres produites dans le Sud par le peintre démontrent que le climat, le soleil, la lumière, et les couleurs de cette région, auront métamorphosé sa peinture.

 

  

      Le 24 février, le docteur Peyron écrit à Théo que son frère vient d’avoir une attaque après avoir passé deux jours à Arles. Elle va durer longtemps.

       Le 17 mars, Vincent envoie une courte lettre à Théo : « Et voilà je désespère presque ou tout à fait de moi. Peut-être, peut-être je guérirais en effet à la campagne pour un temps. » Le 19 mars, Théo lui répond : « Ne te fatigue pas trop. Comme j’aurais été content si tu avais été là à l’exposition des indépendants. J’y étais avec Jo. Il y en a beaucoup qui sont venus pour me prier de te faire leurs compliments. Gauguin disait que tes tableaux sont le clou de l’exposition. J’ai reçu de Bruxelles l’argent du tableau que tu as vendu. »

       Sans nouvelles de Vincent, Jo et Théo lui écrivent le 29 mars, pour sa fête : « Est ce que ce sera une fête pour toi ou est ce que tu es toujours dans un état où tu te trouves malheureux. Mon cher frère, comme c’est triste d’être si loin l’un de l’autre et de savoir si peu ce que l’autre fait. C’est pourquoi je suis très heureux de pouvoir te dire que j’ai rencontré le Dr Gachet, ce médecin dont Pissarro m’avait parlé. Il a l’air d’un homme qui comprend bien les choses. Il te ressemble un peu comme physique. Quand tu viendras ici, nous irons le voir ; il vient consulter à Paris plusieurs fois dans la semaine. Il me disait, quand je lui racontais comment se produisaient tes crises, qu’il ne croyait pas que cela avait quelque chose à faire avec la folie et que si c’était ce qu’il croyait, il répondait qu’il te guérirait.

       Le 23 avril, Théo s’inquiète vivement : « Ton silence nous prouve que tu souffres toujours et j’ai besoin de te dire, mon cher frère, que Jo et moi nous souffrons aussi te sachant toujours malade. Oh ! nous serions si heureux si nous pouvions faire quelque chose pour toi qui puisse te soulager. Le Dr Peyron nous écrit qu’il ne faut pas s’inquiéter et que cette crise, quoique plus longue que les autres, passera aussi. Tes tableaux à l’exposition ont beaucoup de succès. Monet a dit que ceux-ci  étaient les meilleurs de l’exposition. Beaucoup d’autres artistes m’en ont parlé. »

       

Lettre à Théo – vers le 29 avril 1890

 

Jusqu’à présent je n’ai pu t’écrire, mais de ces jours ci allant un peu mieux, je n’ai pas voulu tarder pour te souhaiter une heureuse année puisque c’est ta fête, à toi, à ta femme, et à ton enfant. En même temps je te prie d’accepter les divers tableaux que je t’envoie avec mes remerciements pour toutes les bontés que tu as pour moi, car sans toi je serais bien malheureux.

 

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Vincent Van Gogh –  les trois grands platanes, nov. 1889, la collection Phillips, Washington

[…]

Que te dire de ces deux mois passés, cela va pas bien du tout, je suis triste et embêté plus que je ne saurais t’exprimer et je ne sais plus où j’en suis.

 […]

Etant malade j’ai bien encore fait quelques petites toiles de tête que tu verras plus tard, peinture,van gogh,saint-rémy,midides souvenirs du nord,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vincent Van Gogh – Chaumières au lever du soleil : Réminiscence du Nord, février 1890, The Barnes Fondation, Mérion

 

et à présent je viens de terminer un coin de prairie ensoleillée, que je crois plus ou moins vigoureux.

 

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Vincent Van Gogh –  Pins et pissenlits dans le jardin de l’asile Saint-Paul, avril 1890, Kröller-Müller Museum, Otterlo

[…]

Veuillez prier M. Laurier * de ne plus écrire des articles sur ma peinture, dites le lui avec instance, que d’abord il se trompe sur mon compte, puis que réellement je me sens trop abîmé de chagrin pour pouvoir faire face à de la publicité. Faire des tableaux me distrait, mais si j’en entends parler, cela me fait plus de peine qu’il ne le sait.

* Journaliste ayant écrit un article élogieux sur Vincent dans « Le modernisme illustré. »

 

Lettre à Théo – vers le 1er mai 1890

 

Maintenant tu le proposes et je l’accepte de revenir plutôt dans le nord.

J’ai eu la vie trop dure pour en crever ou pour perdre la puissance de travailler.

[…]

Ah, si j’avais pu travailler sans cette sacré maladie ! – que de choses j’aurais faites, isolé des autres, selon que le pays m’en dirait. Mais oui, c’est bien fini ce voyage ci. - Enfin ce qui me console, c’est le grand, le très grand désir que j’ai de te revoir, toi, ta femme et ton enfant, et tant d’amis qui se sont souvenus de moi dans le malheur, comme d’ailleurs moi aussi je ne cesse pas de penser à eux.

Je suis presque persuadé que dans le Nord je guérirai vite, au moins pour assez longtemps, tout en appréhendant une rechute dans quelques années, mais pas tout de suite. Voila ce que je m’imagine après avoir observé les autres malades ici, qui en partie sont considérablement plus âgés que moi.

[…]

Si tu le trouves bien et si tu indiques une date pour quand tu m’attends là-bas à Paris, je me ferais accompagner un bout de chemin, soit jusqu’à Tarascon soit jusqu’à Lyon, par quelqu’un d’ici. Puis tu m’attendrais ou me ferais attendre à la gare à Paris. Fais comme cela te semblera le mieux.

[...]

Je considère cela comme un naufrage, ce voyage ci.

 

 

      Le 3 mai, Théo se réjouit que Vincent ait pu recommencer à lui écrire régulièrement. Il regrette que sa maladie l’ait fait manqué la saison des arbres en fleur, et admire les copies de Millet comme étant ce qu’il à fait de plus beau.

      Il lui parle de sa venue prochaine à Paris : « Il faut absolument te faire accompagner durant tout le trajet par quelqu’un en qui tu as confiance. Si possible, j’aimerais tant t’avoir avec nous au moins pendant quelque temps et si tu fais tout pour te ménager, il est très probable que tout marchera bien. »

 

 

Lettre à Théo – vers le 2 mai 1890

 

Je crois que le mieux sera que j’aille moi-même voir ce médecin à la campagne le plus tôt possible ; alors on pourra bientôt décider si c’est chez lui ou provisoirement à l’auberge que j’irai loger ; et ainsi on évitera un séjour trop prolongé à Paris, chose que je redouterais.

[…]

Je me fais fort de prouver à ce médecin duquel tu parles, que je sais encore travailler logiquement, et lui me traitera en conséquence, et puisqu’il aime la peinture, il y a assez de chance qu’il en résulte une amitié solide.

[…]

peinture,van gogh,saint-rémy,midiJ’ai aussi essayé une copie du Bon Samaritain de Delacroix.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vincent Van Gogh –  Le bon samaritain (d’après Delacroix), mai 1890, Kröller-Müller Museum, Otterlo

 

Lettre à Théo – vers le 4 mai 1890

 

Il y a une chance réellement que le changement me fasse du bien. […] Je serai là-bas dehors. Je suis sûr que l’envie de travailler me dévorera et me rendra insensible à tout le reste, et de bonne humeur. Et je m’y laisserai aller non pas sans réflexion, mais sans m’appesantir sur des regrets de choses qui auraient pu être.

Ils disent que dans la peinture il ne faut rien chercher, ni espérer, qu’un bon tableau et une bonne causerie et un bon dîner comme maximum de bonheur, sans compter les parenthèses moins brillantes. C’est peut-être vrai et pourquoi refuser de prendre le possible, surtout si ainsi faisant on donne le change à la maladie.

 

 

      Théo s’est mis en relation avec le docteur Gachet et prépare l’installation de Vincent à Auvers. Il lui écrit : « Est ce que enfin tu pourras trouver un endroit un peu au calme sans qu’il y ait autour de toi des gens et des choses qui te tracassent. Je l’espère de tout mon coeur et il est possible qu’en tous cas ceci soit une amélioration, mais les gens sont partout à peu près les mêmes et quand les choses d’art vous préoccupent on trouve bien peu de gens qui vous comprennent. C’est du latin pour eux et ils n’y voient qu’un passe-temps qu’il ne faut pas prendre au sérieux.

      Je n’ai pas encore été au Salon qui doit être bien médiocre dit-on, mais il y a une exposition de dessins et crépons japonais, que tu verras quand tu viendras, qui est superbe. Je voudrais que tu fusses déjà ici. N’oublie pas de me télégraphier. »

 

 

Lettre à Théo – vers le 11 mai 1890

 

Toute l’horrible crise a disparu comme un orage et je travaille pour donner un dernier coup de brosse ici avec une ardeur calme et continue. J’ai en train une toile de roses sur fond vert clair,

 

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Vincent Van Gogh – Vase avec roses, mai 1890, National Gallery of Art, Washington

 

et deux toiles représentant de grands bouquets de fleurs d’Iris violets, l’une contre unpeinture,van gogh,saint-rémy,midi fond rose où l’effet est harmonieux et doux par la combinaison des verts, roses, violets.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vincent Van Gogh – Vase avec iris, mai 1890, The Metropolitan Museum of Art, New York

 

Je compte partir cette semaine le plus tôt possible et je commence aujourd’hui à faire ma malle.

Je t’enverrai de Tarascon une dépêche. Oui, à moi aussi il me semble qu’il y a une époque très longue entre le jour où nous avons pris congé à la gare et ces jours ci. Pour mon travail, mon cher frère, je me sens plus d’aplomb qu’en partant, et il serait ingrat de ma part de médire du Midi, et j’avoue que c’est avec un gros chagrin que je m’en retourne.

Comme je désire te revoir et faire la connaissance de Jo et du bébé.

 

Lettre à Théo – vers le 13 mai 1890

 

            La  lettre du 13 mai 1890 est la dernière écrite à Saint-Rémy. Vincent partira le samedi 17 mai pour Paris où il restera quatre jours auprès de Théo et Jo. Il fera la connaissance également de son filleul Vincent qui a trois mois.

 

Je partirai aussitôt que tu auras écrit à M. Peyron, je me sens calme assez et je ne crois pas qu’il puisse, dans l’état où je suis, m’arriver du dérangement facilement.

Dans tous les cas j’espère être à Paris avant Dimanche pour passer la journée que tu auras libre, tranquillement avec vous autres.

Enfin à Dimanche AU PLUS TARD, je te serre bien la main en attendant, bien des choses à Jo.

  

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Vincent Van Gogh –  Route avec cyprès et étoile, 15 mai 1890, Kröller-Müller Museum, Otterlo

 

***** 

 

      Cette lettre du 13 mai terminait les extraits choisis de la correspondance de Vincent Van Gogh que j’avais entamés à son arrivée dans le Midi le 21 février 1888. Je vais quitter, avec tristesse, l’aventure picturale du peintre dans cette région dont il espérait tant et où il voulait créer un atelier du Midi réunissant ses amis peintres avant-gardistes.

J’ai déjà écrit un récit romancé décrivant les deux mois passé par Vincent à Auvers-sur-Oise. Ce récit est toujours archivé dans le blog dans la catégorie : « Van Gogh à Auvers », et pourrait être la suite de la correspondance du Midi qui vient de se terminer.

En revenant dans le Nord, Vincent semble retrouver rapidement la totalité de ses moyens intellectuels, une force d’esprit, une lucidité et une vision poétique de l’art qui lui faisait défaut après les crises répétées connues à Saint-Rémy.

Avant de me séparer de Vincent, une dernière fois, pour le plaisir et pour la qualité des textes, je donne, ci-dessous, des extraits de deux courriers écrits peu après son retour du Midi, à Paris et à Auvers. Il tente d’expliquer sa vision de la peinture du futur.

 

Lettre au peintre hollandais Joseph Isaäcson -  écrite au cours de son séjour chez Théo à Paris entre le 17 et le 20 mai 1890 (lettre se rapportant à la nouvelle peinture imaginée par Vincent et que je reproduis dans sa presque intégralité – la fin est manquante)

 

Mon cher monsieur Isaäcson

[…]

Mais j’allais m’égarer dans le vague, voici le pourquoi de cette lettre, je voulais vous faire savoir que j’ai dans le Midi essayé de peindre quelques vergers d’oliviers.

Eh bien probablement le jour n’est pas loin où l’on peindra de toutes les façons l’olivier ainsi qu’on a peint le saule et le têtard hollandais, ainsi qu’on a peint depuis Daubigny et César de Cocq le pommier normand.

L’effet du jour, du ciel, fait qu’il y a à l’infini des motifs à tirer de l’olivier. Or moi j’ai cherché quelques effets d’opposition du feuillage changeant avec les tons du ciel.

Parfois le tout est de bleu pur enveloppé à l’heure où l’arbre fleurit pâle et que les grosses mouches bleues, les cétoines émeraudes, les cigales enfin nombreuses volent alentour. Puis, lorsque la verdure plus bronzée prend des tons mûrs, le ciel resplendit et se raye de vert et d’orangé, ou bien encore plus avant dans l’automne, les feuilles prenant les tons violacés vaguement d’une figue mûre, l’effet violet se manifestera en plein par les oppositions du grand soleil blanchissant dans un halo de citron clair et pâli. Parfois aussi, après une averse, j’ai vu tout le ciel coloré de rose et d’orangé clair, ce qui donnait une valeur et une coloration exquise aux gris verts argentés. Là-dedans il y avait des femmes aussi roses qui faisaient la cueillette des fruits.

Je commence à sentir de plus en plus que l’on peut considérer Puvis de Chavannes * comme ayant l’importance de Delacroix. Sa toile, actuellement au Champ de Mars, entre autres paraît faire allusion à une équivalence, à une rencontre étrange et providentielle des antiquités fort lointaine et la crue modernité. Plus vagues, plus prophétiques encore que les Delacroix si possible, devant ses toiles de ces dernières années on se sent ému comme assistant à une continuation de toutes choses, une renaissance fatale mais bienveillante. Ah ! lui les ferait les oliviers du Midi, lui le voyant.

Or, je vous l’assure, je ne peux plus songer à Puvis de Chavannes sans pressentir qu’un jour peut-être lui ou un autre va nous expliquer les oliviers.

Moi je peux voir de loin la possibilité d’une nouvelle peinture, mais c’était trop pour moi et c’est avec plaisir que je reviens dans le Nord.

* peintre symboliste considéré comme une figure majeure de la peinture française au 19e siècle. Au cours de sa visite au Salon du Champ de Mars à Paris, Vincent fut subjugué par la dernière œuvre de Puvis de Chavannes intitulée « Inter Artes et Naturam », allégorie de la condition humaine, heureux compromis entre l’art ancien et nouveau.

 

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Puvis de Chavannes – Inter Artes et Naturam, 1890, Musée des Beaux-Arts, Rouen

 

Lettre à Willemien – vers le 5 juin 1890

 

Ce qui me passionne le plus, beaucoup, beaucoup davantage que tout le reste dans mon métier, c’est le portrait, le portrait moderne. Je le cherche par la couleur et ne suis certes pas seul à le chercher dans cette voie.

Je voudrais, tu vois, je suis loin de dire que je puisse faire tout cela mais enfin j’y tends, je voudrais faire des portraits qui un siècle plus tard aux gens d’alors apparussent comme des apparitions.

 

  

      Je terminerai ce long article par un court extrait de l’émouvante lettre du 30 juin 1890 envoyée par Théo à Vincent. Théo, accablé par des problèmes financiers et de santé pour lui et son bébé, semble désabusé :

 

 « Dis vieux, fais tout pour ta santé, moi aussi j’en ferai autant, nous avons trop dans la caboche pour que nous oubliions les pâquerettes et les mottes de terre fraîchement remuées, et les branches de buisson qui germent au printemps, ni les branches d’arbres dénudées qui frissonnent en hiver, ni les ciels sereins bleus limpide, ni les gros nuages de l’automne, ni le ciel gris uniforme en hiver, ni le soleil comme il se levait au-dessus du jardin des tantes, ni le soleil rouge se couchant dans la mer à Scheveningen, ni la lune et les étoiles une belle nuit d’été ou d’hiver, non, arrive ce qui arrive, voilà notre possession.

[…]

Toi tu as trouvé ton chemin, vieux frère, ta voiture est déjà callée et solide et moi j’entrevois mon chemin grâce à ma femme chérie. Toi, calme toi et retiens un peu ton cheval pour qu’il n’arrive pas d’accident, et moi un coup de fouet de temps en temps ne fait pas de mal."

 

 

        Le 29 juillet 1890, la vie de Vincent se terminera à 1 h 30 du matin à l’auberge Ravoux à Auvers-sur-Oise. Théo décèdera 6 mois plus tard.

 

 

      Ce premier jour de l'été m'incite à faire une longue pose dans mes publications sur le blog.

      J'espère que ce dernier article se rapportant à Vincent et son frère Théo, qui sont dorénavant unis dans le cimetière d'Auvers, ne vous aura pas trop attristés. Je vous souhaite de superbes vacances estivales. 

 

   

Commentaires

  • J'ai envie de commencer par citer Verlaine : "Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville."

    Il est bien évident, Alain, que cette ultime incursion dans la correspondance de Van Gogh, ce dernier article que tu lui offres m'a attristé.
    J'entends et vois la pluie battre les fenêtres de mon bureau : l'été, qu'après un printemps pourri l'on espère ensoleillé, commence sous de bien mauvais auspices, dans une tristesse indéniable.
    En Belgique, à tout le moins ...


    L'achèvement d'un travail : l'apothéose, aurais-je dû écrire.
    Et pourtant cette dernière lecture - la boucle est bouclée, les deux mois d'Auvers nous étant déjà connus grâce à tes précédentes publications - ne m'y invite pas : elle se doit d'être brillante or la triste fin, si jeune - à 37 ans ! -, de Vincent n'a rien d'une apothéose ...
    Malheureusement.

    Cette phrase, que j'ai relevée :
    "Je considère cela comme un naufrage, ce voyage-ci."

    Réflexion oh combien lucide !


    Au-delà de cette tristesse bien normale, je voudrais néanmoins souligner et le plaisir de t'avoir suivi dans tout le présent travail de recherche et de glose, et leur excellence.

    Merci à toi.

    Bonnes vacances : "estivales", promets-tu ??

  • Les vers de Verlaine correspondent si parfaitement à mes sensations, et aux tiennes, en terminant cet article…
    En te lisant, j’ai l’impression de t’avoir pourri la journée ! Je m’en doutais en publiant cette fin de vie d’un si grand artiste. Et ce printemps de.... – je suis poli – n’arrange pas les choses.
    Comme tu dis, la boucle est bouclée. Il est tant d’oublier Vincent car je lui ai consacré beaucoup de temps depuis l’ouverture du blog. Je ne le regrette pas car il m’a également beaucoup donné.
    « Je considère cela comme un naufrage, ce voyage-ci » correspond bien au sentiment que devait éprouver l’artiste après deux années désastreuses dans le Midi. Peut-être entrevoyait-il déjà le dénouement final qui arriverait deux mois après ?
    Malgré tout - n’est-ce pas l’essentiel ? - il nous a laissé, durant cette période, des œuvres qui atteignent les sommets. Comme il serait heureux s’il pouvait voir, aujourd’hui, le plaisir qu’il donne à ceux qui regardent ses toiles. Cela confirmerait la phrase qu’il écrit à sa sœur le 5 juin : « Je voudrais, tu vois, je suis loin de dire que je puisse faire tout cela mais enfin j’y tends, je voudrais faire des portraits qui un siècle plus tard aux gens d’alors apparussent comme des apparitions. »
    Vincent, à la vue de la nature, entre deux crises, avait des moments de grâce poétique qui lui apportaient de grandes espérances. Je te promets donc un très bel été ensoleillé pour toi et tes proches.
    A bientôt.

  • Pour le moment, je ne connais pas la suite. J’ai besoin de me changer les idées.
    Mais il y a tellement de peintres qui m’intéressent… La passion, tu le sais, revient vite. Cela donne un sens à nos vies.
    Excellentes vacances à toi et ta famille.

  • Je ne connaissais pas ce très beau tableau de Van Gogh... "La nuit étoilée" fait partie de mon Panthéon personnel, dans le top 10 des plus beaux chefs-d'œuvre de l'art de tous les temps... Cela n'engage bien sûr que moi.

  • Je na sais pas de quel tableau vous parlez car il y en a plusieurs, tous très beau, dans l’article ?
    En ce qui concerne « La nuit étoilée », c’est peut-être la toile la plus connue et appréciée de l’artiste. Elle pourrait, pour moi également, largement figurer dans mon top 10 personnel des chefs-d’oeuvre de l’histoire de l’art. Je rajouterais plusieurs de ses œuvres, il faudra donc envisager un top 50.
    C’est curieux car, avant de lire votre commentaire, j’étais par hasard en train de regarder votre site que je connais par l’intermédiaire de Richard. J’aime l’originalité de vos peintures et sculptures et vous souhaite un beau succès pour votre expo se terminant ce jour.
    J’ai lu l’extrait de votre roman. Il m’intéresse car il parle, entre autres, de Botticelli pour lequel j’ai souvent pensé à écrire une nouvelle. Un jour peut-être…
    Bonne journée.

  • Bonjour, nouveau concept d'exposition sur le web www.icidexpos.com bonne visite amicalement Eddie.

  • Bonne chance à ce nouveau concept.

  • Merci pour le long et « copieux » article ! Je prends enfin le temps de le lire jusqu’au bout et de le commenter.

    Je trouve étrange la tournure de phrase de Théo « ...ou est ce que tu es toujours dans un état où tu te trouves malheureux. » Je trouve que quelque chose "crisse" dans cette formule, mais je ne sais pas trop pourquoi en vérité. Bref.

    Van Gogh écrit « ...Veuillez prier M. Laurier * de ne plus écrire des articles sur ma peinture, dites le lui avec instance, que d’abord il se trompe sur mon compte, puis que réellement je me sens trop abîmé de chagrin pour pouvoir faire face à de la publicité. Faire des tableaux me distrait, mais si j’en entends parler, cela me fait plus de peine qu’il ne le sait. »

    Ho ! Ceci contient un désarroi tellement dense, une tristesse si profonde ! Comme il devait souffrir infiniment de lui et en lui ! Ses mots sont si puissamment désespérés qu’en les lisant, on arrive à en sentir toute la détresse s’inscrire dans notre propre chair ! Mais tout égal à cela, ou peut-être à cause de cela, son courage et son Art m’aura touché d’une manière indélébile. Je comprends à travers cela combien une Œuvre se comprend mieux, s’apprécie, se ressent véritablement, qu’avec la connaissance intime de l’artiste. Merci pour ce partage, pour cet apprentissage.

    Tu souhaites que ce dernier article ne nous attriste pas trop... tu te doutes bien que si, évidemment, il nous attriste... D’abord par son contenu ; tant de désarroi chez Van Gogh, chez son frère, puis leur mort. Puis ensuite l’annonce d’une autre fin, celle de la série sur la correspondance de Vincent Van Gogh à Saint-Rémy-de-Provence. Prends sans scrupule ce repos bien mérité ! Cela nous permettra ainsi en même temps de laisser résonner encore un temps dans nos esprits ces instants de la vie de Van Gogh. Il règne souvent un grand silence après les dernières notes d’une magnifique symphonie ; c’est pour les laisser résonner résonner résonner...

    Encore merci. Bonne vacances et à bientôt !
    Amitiés

  • Lorsque Vincent écrit ses dernières lettres du Midi, il vient d’avoir une forte et longue crise. Il n’a plus confiance en lui et redoute la prochaine crise alors qu’il va retourner dans la région parisienne. Il souhaiterait presque être oublié et ne veux plus que l’on écrive d’articles élogieux sur sa peinture. C’est pourquoi, sans nouvelles de son frère, Théo s’inquiète et lui demande s’il est toujours malade et « dans un état où tu te trouves malheureux ».
    Pourtant, le retour de Vincent dans le Nord semble l’avoir requinqué car il va retrouver sa verve poétique dans ses derniers courriers. Magnifique premier mois à Auvers ! Comme tu le sais, ce sera une période euphorique physiquement et artistiquement. Avant l’issue fatale…
    L’artiste et l’homme vont me manquer. Il faut dire que je l’accompagne sur ses routes de misère depuis un long moment. S’il pouvait voir tous ces gens qui l’apprécient de nos jours… Il aurait parfaitement compris et été touché par ta si belle phrase : « Il règne souvent un grand silence après les dernières notes d’une magnifique symphonie ; c’est pour les laisser résonner résonner résonner...
    Je suis heureux que tu m’ais fait l’amitié de partager avec moi l’intimité de Vincent et la qualité de ses œuvres. C’est pour cela que j’écris ces histoires.
    Bonnes vacances à toi également. Attention aux coups de soleil car l’été semble enfin décidé à cheminer avec nous pour quelques temps.

  • Bonjour,
    Je suis assistante de promotion dans l’agence de promotion d’artistes Ephelide. J’ai des projets musicaux susceptibles de vous intéresser à vous proposer, notamment autour de Vincent Van Gogh et de sa correspondance avec son frère. N’hésitez pas à me contacter à l’adresse mail suivante: assistant@ephelide.net si vous êtes intéressé.
    Cordialement,
    Lucie HAHN

  • BONSOIR ALAIN

    UN revenant LOL !

    C'est vrai je n'ai pas laisser de commentaires depuis
    longtemps
    mais je continue à lire.

    J'ai moins de temps pour mon blog également en cette année 2013
    Mais je viens ici avec toujours autant de plaisir

    Merci

    Jacky

  • Venant de rentrer d’un petit coin de France, je réponds avec retard.
    Je suis dans une période de décompression bloguesque. J’étudie de nouveaux projets à venir prochainement.
    Merci de ton passage.

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