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Gustave Courbet, le maître d'Ornans : 11. Avril 1866/mai 1868

 

CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS

 

 

     « Mon Courbet à moi, est simplement une personnalité. Le peintre a commencé par imiter les flamands et certains peintres de la Renaissance ; mais sa nature profonde se révoltait, et il se sentait entraîné par toute sa chair – par toute sa chair entendez-vous ? – vers le monde matériel qui l’entourait, les femmes grasses et les hommes puissants, les campagnes plantureuses et largement fécondes. Trapu et vigoureux, il avait l’âpre désir de serrer entre ses bras la nature vraie ; il voulait peindre en pleine viande et en plein terreau. »

 

Emile Zola

L’Evénement illustré, mai 1866

 

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Gustave Courbet – Jo la belle irlandaise, 1866, Nationalmuseum, Stockholm 

 

 

 

Lettre à Urbain Cuenot – Paris, le 6 avril 1866

 

Mon cher Urbain,

Ils sont enfin tués. Tous les peintres, toute la peinture est sens dessus dessous. Le comte de Nieuwerkerke m'a envoyé dire que j'avais fait deux chefs-d’oeuvres, et qu'il était enchanté. Tout le jury a dit la même chose sans aucune objection. J'ai le grand succès de l'exposition sans conteste. On parle de la médaille d'honneur, de la croix d'honneur, est-ce que je sais ? Les paysagistes sont étendus morts. Cabanel a fait des compliments de la Femme (La Femme au perroquet) ainsi que Pils, que Baudry. II y a longtemps que je te disais que je leur ménagerais ce coup de poing en pleine figure. Tas de crapules, ils l'ont attrapé. Figure-toi que l'on dit dans Paris que l'administration est charmante, et que tout le mal qui en ressort provient des peintres. Te rappelles-tu du tiroir de lettres que Nieuwerkerke m'a fait voir un jour, où il y avait plus de trois cents lettres écrites contre moi, qui ne laissaient rien à dire.

 

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Gustave Courbet – La Femme au perroquet, 1866, The Metropolitan Museum of Art, New York

 

 

 Lettre à Juliette Courbet – Paris, le 6 avril 1866 

     

     Invité chez un de ses mécènes, le comte de Choiseul, Courbet joue les grands seigneurs dans ce milieu luxueux qui semble beaucoup lui plaire. Je ne montre qu’une partie de cette longue lettre. 

 

Je suis venu à Deauville, où M. de Choiseul me priait de venir depuis longtemps. […] Ici je suis dans un paradis terrestre, seul avec ce jeune homme qui est vraiment charmant. Il possède les vraies et grandes mœurs distinguées des temps les mieux élevés de la France. Il m’est nécessaire parce qu’il faut que je lutte contre Nieuwerkerke (surintendant des Beaux-Arts) qui est une canaille comme tout son monde et qu’il m’a fait dire que, tant qu’il serait où il est, je n’aurais aucun achat et qu’il ferait ce qu’il pourrait contre moi. M. de Choiseul me dit qu’on a une peur extrême de moi au Palais et qu’il donnerait tout au monde pour me rallier à eux. Je leur ai échappé encore une fois cette année (Courbet n’obtient pas de récompense au Salon de 1866). Je ne veux ni peu ni beaucoup faire partie de cette bande malgré la fortune énorme que ça pourrait me rapporter. Du reste ils n’en ont plus que pour un ou deux ans. 

La manière d’être ici est très simple comme mœurs, mais le luxe est extrême. Il y a 6 domestiques pour nous servir. Les hommes sont en cravate blanche, en habit noir, en escarpins comme les préfets en soirée. La table est chargée de vaisselle plate, d’ustensiles en argent ciselé, une corbeille de fleurs au milieu de la table, les fruits les plus splendides aux quatre coins de la corbeille, tous les vins imaginables. Le salon, ainsi que toute la maison, est tendu de pou-de-soie lamé de roseaux et la teinte est gris perle. […] Un piano à queue et des divans bas partout. Une femme de service brûle des parfums du haut en bas de la maison plusieurs fois par jour. […] Dans les alentours de la maison jusqu’à la mer, il y a des corbeilles de fleurs composées avec goût.

Tous les matins je prends un bain de mer, je sors de mon lit, on m’apporte un peignoir et un caleçon, je vais dans la mer qui est sous ma fenêtre. 

 

 

     Le Salon de 1866 est organisé en mai. Courbet présente deux tableaux dont « La Femme au perroquet ». A cette occasion, l’écrivain Emile Zola publie « Son Salon » dont voici quelques extraits. Un texte admiratif sur la peinture de Gustave Courbet :

 

 

15 mai 1866

 

     « Il y a, en ce moment, une excellente comédie qui se joue, au Salon, en face des tableaux de Courbet. […] Il est bon parfois d’interroger la foule.

     Cette année, il est admis que les toiles de Courbet sont charmantes. On trouve son paysage exquis et son étude de femme très convenable. J’ai vu s’extasier des personnes qui, jusqu’ici, s’étaient montrées très dures pour le maître d’Ornans. Voilà qui m’a mis en défiance. J’aime à m’expliquer les choses, et je n’ai pas compris tout de suite ce brusque saut de l’opinion publique.

     Mais tout a été expliqué, lorsque j’ai regardé les toiles de plus près. Je l’ai dit, la grande ennemie, c’est la personnalité, l’impression étrange d’une nature individuelle. Un tableau est d’autant plus goûté qu’il est moins personnel. Courbet, cette année, a arrondi les angles trop rudes de son génie ; il a fait patte de velours, et voilà la foule charmée qui le trouve semblable à tout le monde et qui applaudit, satisfaite de voir enfin le maître à ses pieds.

     […] Rien ne m’a paru plus curieux que ce fait d’un esprit puissant, admiré justement le jour où il a perdu quelque chose de sa puissance. 

    […] Au temps de la « Baigneuse » et du « Convoi d’Ornans », Courbet prêtait à rire, Courbet était lapidé par le public scandalisé. Aujourd’hui, personne ne rit, personne ne jette des pierres. Courbet a rentré ses serres d’aigle, il ne s’est pas livré entier, et tout le monde bat des mains, tout le monde lui décerne des couronnes.

     Il m’a été donné de voir rue Hautefeuille, dans l’atelier du maître, pendant une de ses absences, certains de ses premiers tableaux. […] En fermant les yeux, je revois ces toiles énergiques, d’une seule masse, bâties à chaux et à sable, réelles jusqu’à la vérité. Courbet appartient à la famille des faiseurs de chair.

     On parle de la grande médaille. Si j’étais Courbet, je ne voudrais pas, pour « La Femme au perroquet », d’une récompense suprême qu’on a refusée à « La Curée » et aux « Casseurs de Pierres ». J’exigerais qu’il fût bien dit qu’on m’accepte dans mon génie et non dans mes gentillesses. Il y aurait pour moi je ne sais quelle pensée triste dans cette consécration donnée à deux de mes œuvres que je ne reconnaîtrais pas comme les filles saines et fortes de mon esprit.»

 

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Gustave Courbet – Le sommeil, 1866, Musée du Petit Palais, Paris   

 

     Je m’interroge… 

    Dans « Son Salon » Emile Zola émet une critique à propos des deux œuvres présentées au Salon de 1866 par Courbet. Il regrette que ses toiles soient charmantes, très convenables. Son opinion aurait certainement été totalement modifiée s’il avait vu les tableaux peints secrètement par l’artiste au cours de cette même année. 

     Sulfureux tableaux… Ils ne sont pas destinés à être montrés au public… 

  En 1866, Khalil-Bey, richissime diplomate turco-égyptien, ex-ambassadeur de Turquie à Saint-Pétersbourg, grand collectionneur, est le destinataire de ces toiles. Dans un premier temps, il a passé commande à Courbet d’un tableau correspondant à son goût pour les jolies femmes : « Le sommeil », voluptueuse scène amoureuse entre deux femmes, l’une brune, l’autre blonde, dormant étroitement enlacée. Cette toile fait écho à la toile d’Edouard Manet, du même format, « L’Olympia », qui scandalisa Le Salon en 1865. 

     Le prix demandé par Courbet étant excessif, celui-ci aurait promis au diplomate, en supplément, une petite toile impossible. Ce sera « L’origine du monde », gros plan de sexe féminin que le collectionneur cachera derrière un rideau vert dans une pièce séparée de sa collection. Par la suite, cette toile passera dans diverses mains, dont celle du psychanalyste Jacques Lacan qui lui-aussi la cachera, pour finir son parcours dans la collection Courbet du Musée d’Orsay. 

   Courbet pouvait-il se douter que cette toile serait un jour exposée au public dans un grand musée parisien ?…

 

 

Lettre à Alfred Bruyas – Paris, le 28 mai 1867

 

     En cette année 1867 se tenait l’Exposition universelle qui ouvrit en avril. Comme il fit déjà en 1855, Courbet fait construire un pavillon de manière à faire coïncider son exposition privée avec l’Exposition universelle. Le temps de faire construire, rassembler ses tableaux et concevoir un catalogue, l’exposition de l’Alma n’ouvrira que le 30 mai 1867.

 

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 Photo du pavillon de l’exposition privée de Gustave Courbet en marge de l’Exposition universelle de 1867

 

J’ai fait construire une cathédrale dans le plus bel endroit qui soit en Europe, au pont de l’Alma, avec des horizons sans bornes, au bord de la Seine et en plein Paris ! Et je stupéfie le monde entier.

Toute la peinture qui est en Europe est exposée à Paris dans le moment. Je triomphe non seulement sur les modernes, mais encore sur les anciens. La question est en équilibre. J’ai deux cents tableaux exposés, je pourrais encore en exposer deux fois autant en me donnant de la peine.  

 

 

Lettre à Pierre Dupont (Poète et chansonnier) – Paris, vers février 1868

 

Nostalgie…

 

Ah, mon cher Dupont ! que ce temps est éloigné de nous ! C’était la jeunesse, on croyait à tout. Nous étions en république, on croyait que la liberté allait arriver. Pour l’imagination tout était bleu, on croyait à l’amour, on pleurait sur l’infidélité, on était svelte de forme et pas difficile sur la bonne chère. Les besoins n’étaient pas grands ; avec de bons souliers et un paletot de toile blanche, un large chapeau de paille, une femme en jupons courts avec un fichu et tête nue, une ombrelle de trois francs à la main, les désirs du cœur étaient comblés. Et toute la semaine on avait la tête pleine de la partie de campagne que l’on ferait le dimanche dans les bois de Meudon et de Fleury, à la Ferme-Bazin, au Plessis-Piquet, et du dîner que l’on ferait à la guinguette Au-coup-du-milieu. Nous avions alors notre bande au grand complet : les Monselet, Champfleury, Murger, Baudelaire, Bonvin, Gautier, etc.

Mais ballotés et éreintés par la dure existence que nous avons dû subir, avec l’âge, tous ces rêves ont fui, et bientôt nous serons condamnés à baser notre avenir sur le souvenir.

 

 

     Dans la lignée des tableaux de nus érotiques précédents, Courbet peindra « La Vague », l’une de ses toiles les plus sensuelles, qu’il gardera. Elle ne sera exposée que dans les années 1870.  

 

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 Gustave Courbet – La femme à la vague, 1868, The Metropolitan Museum of Art, New York

 

 

Lettre à Jules Castagnary– Paris, 12 mai 1868

 

Enfin Théophile Gautier est sorti de ses gonds, ce qui annonce définitivement la fin du romantisme, il l’explique lui-même. *  Il serait trop cruel d’empêcher un chat de crier quand on lui marche sur la queue.

Son feuilleton de commande (la lettre ci-dessous), et officiel, est illogique tout le long (c’était donc bien la peine d’abandonner le romantisme en faveur du réalisme, ça est superbe). Quant au dessin, les romantiques ne sont pas experts. Quant à l’esthétique il n’y a que les romantiques qui l’ignorent par nature et par principe, et c’est avec cette arme que je les ai tués.

Quand M. Gautier dit qu’il n’y a plus de bruit autour de son nom, il s’illusionne car au beau temps de la fureur, jamais article si violent que le sien d’aujourd’hui ne fut fait sur moi.

Le romantisme et le classicisme de l’administration meurent. La rage va monter au paroxysme. C’est admirable.

 

* Extrait de la lettre de Théophile Gautier dans « Le moniteur Universel » du 11 mai 1868 :

« Il fut un temps où il se faisait un grand bruit autour de M. Courbet le maître peintre d’Ornans, comme il s’intitulait lui-même. « L’Enterrement à Ornans », « Les Casseurs de pierres, « Les Demoiselles de campagne » soulevaient des tempêtes ; on dénigrait, on exaltait l’artiste avec une violence extrême. Selon les uns, ses tableaux  ressemblaient à des enseignes à bière ; selon les autres, ils égalaient, s’ils ne dépassaient, les chefs-d’œuvre des grands maîtres. Il allait régénérer l’Ecole, lui infuser un sang jeune et généreux, la débarrasser de sa routine, de la tradition, et la ramener au vrai. Bien qu’il soit dénué de toute esthétique, on fit de lui l’apôtre du « Réalisme », un grand mot vide de sens, comme bien des grands mots. Quelques jeunes peintres, à la suite, parurent croire que le réel était hideux. […] Déjà le silence se fait devant les tableaux de M. Courbet. Il est dépassé, débordé et regardé comme un classique parmi la bande des prétendus novateurs. Autrefois, à travers des extravagances voulues et concertées pour attirer l’attention, M. Courbet laissait voir un vrai tempérament de peintre. […] Il faisait assez bien les chevreuils, les rochers et les paysages verts ; mais aujourd’hui il semble troublé, incertain et semble faire, un peu au hasard, des efforts pour retrouver sa popularité perdue ou du moins fort diminuée. »   

 

 

 

Commentaires

  • Que voilà un épisode très intéressant, Alain, par son éclectisme !

    - Épisode qui nous conforte dans les idées de vindicte, de rancune et de revanche animant Courbet, que tu nous avais déjà quelque peu distillées, et qui, ce matin, se traduisent par des : "Ils sont enfin tués", "Tas de crapules", "canaille comme tout le monde" ou encore "c'est avec cette arme que je les ai tués" ...

    - Épisode qui nous présente, aux antipodes de l'élégante écriture dans sa correspondance avec Hugo, par exemple, une lettre bâclée, mal écrite - celle du 6 avril 1866 -, avec un vocabulaire pauvre et de bien tristes répétitions : "Je suis venu (...) me priait de venir" ou "il m'a fait dire (...) Choiseul me dit" ...

    - Épisode qui nous donne à découvrir de splendides représentations de la nudité féminine parfaite -, à tout le moins telle que je l'aime.

    - Épisode qui, grâce aux propos d'Émile Zola et de Théophile Gautier, nous donne à connaître le ressenti si différent de littérateurs vis-à-vis d'un même peintre.

    Passionnante que ta mise en abyme de propos de grands artistes du verbe au sein même de tes articles qui font la part plus que belle à ceux du grand artiste du pinceau (et aussi, quelques fois, du verbe) qu'est Courbet ...

    Bref, encore une intervention que j'estime d'un bel intérêt pour m'éclairer plus encore sur la personnalité très à fleur de peau de cet homme hors du commun.

  • Comme d’habitude, Courbet s’en prend au gouvernement et à son entourage. il ne mâche pas ses mots envers eux. « Fleur de peau » comme tu dis.
    Même si Courbet a peint d’autres nus avant, la période picturale 1866-1868 est la plus érotique de l’artiste. Ces nus sont très beaux, mais il se garde bien d’exposer au Salon ceux qui pourraient choquer la vision bourgeoise.
    A cette époque les grands écrivains étaient souvent également critiques d’art. Les Zola, Gauthier, Baudelaire, ont plusieurs fois émis des critiques, favorables ou défavorables, sur le travail de Courbet. Il faut dire que Courbet recherchait la critique. Il s’en délectait même.

  • Baudelaire, critique d'art - (critique acerbe de la Belgique aussi ! ; on le sait peut-être un peu moins ...) -, je connais, j'ai lu. En revanche, j'avoue que Zola et Gauthier, non.

    Ce sur quoi j'attirais l'attention, tout à l'heure, c'est sur ton idée, excellente à mes yeux, de réunir ici, des propos de grands écrivains sur un peintre précis ...
    Quand je lis des extraits des "Salons", de Diderot, que j'adore ou ceux de Baudelaire, c'est dans un ordre chronologique que je les aborde ; et si je voulais "réunir" ce que les uns ou les autres ont pensé de Courbet, il me faudrait quasiment avoir tout parcouru.
    L'intérêt ici, excuse ma "paresse", c'est que TU as procédé au travail d'association pour tes lecteurs. Ce qui n'est pas négligeable !

  • Oui, j’ai vu pour Baudelaire envers la Belgique. Je pense qu’il voulait faire parler de lui. Il faut dire qu’il avait la dent souvent très dure. Je n’ai pas publié quelques-uns de ses écrits envers son ex-ami Courbet qui n’étaient pas mal non plus.
    J’essaye toujours dans ces extraits de correspondance, d’associer des écrits d’écrivains sur le peintre, mais pas seulement, il s’agit parfois de journalistes, caricaturistes, peintres comme Delacroix, ou même écrivains non critiques d'art comme George Sand. Cela met en valeur les lettres et tableaux qui pourraient être austères seuls. D'ailleurs je ne sais même plus si j'ai parlé de George Sand qui a été très sévère envers Courbet. Ce n'est pas très important...

  • Ah, je viens de lire les lettres très intéressantes qui montrent combien le monde de l'art est détracteur envers les peintres et l'époque où vivait G.Courbet! Celle-ci était terrible envers les "électrons libres" tel G.Courbet, en plus, admirateur de V.Hugo! T.Gauthier n'était sympathique qu'avec les amis de leur club des "visiteurs de substances illicites"!!Aussi, le réalisme de G.Courbet lui faisait peur! Ah ce fameux adjectif "Charmant" est bien de cette époque qui cache une hypocrisie parfaite des émotions humaines!G.Courbet avait du caractère et malgré tout, je le redis, sa toile de "la femme au perroquet" est d'une profonde poésie!! En lisant la description qu'il écrit à Juliette Courbet sur son séjour à Deauville, je dénote vraiment le plaisir de la voluptueuse légèreté de vivre autrement que les pieds bien ancrés dans le "réalisme"!!Il m'étonnera toujours!! Merci Alain pour ces belles recherches!!BISOUS FAN

  • Pauvre Courbet : il pense que tout le monde lui en veut et il se bat continuellement, tel Don Quichotte, contre des moulins.
    Je ne connaissais pas cette histoire de substances illicites pour Théophile Gautier. J’ai vérifié. Effectivement, il faisait partie, avec d’autres (Baudelaire, Daumier, Delacroix, De Nerval, Dumas) d’un club des haschischins. Ces gens se réunissaient pour se shooter au haschich. J’aurais plutôt pensé à l’absinthe pour tous ces artistes. L’un n’empêche pas l’autre.
    La « Femme au perroquet » semble avoir été très appréciée au Salon de 66. Elle le mérite. Il me semble que Courbet s’inspira de sa « Vénus et Psyché » de 64, disparue pendant la dernière guerre, dont j’ai montré une photo précédemment. La pose de la femme est un peu la même et un perroquet surplombe aussi la scène. Cette toile poétique n'est pas provocatrice et plus respectueuse du corps de la femme que cet "Origine du monde" dont Courbet ne s'est d'ailleurs jamais vanté et qu'il fit uniquement pour satisfaire un richissime diplomate.
    Malgré ses attaques contre la bourgeoisie et la cour impériale, Courbet ne détestait pas le luxe et a semblé beaucoup apprécier son séjour chez le comte de Choiseul. Il aimait la bonne chair également, et son tour de taille à cette période avait tendance à s’arrondir.
    Bonne journée, Fan

  • Merci pour ces documents magistralement présentés. C'est, à chaque nouvel "épisode", un parcours toujours aussi passionnant dans l'oeuvre d'un peintre certes immodeste, mais grand jusque dans ses défauts.

  • Je suis désolé, Carole, je n’avais pas vu votre commentaire et vous réponds avec retard.
    Ce chapitre est dans la période disons « érotique » du peintre. Ses rapports avec les femmes étaient ambigus, ils cherchaient même à se marier dans le chapitre précédent… En dehors de la toile si connue destinée à un riche ambassadeur, j’aime ses représentations de femmes peintes avec tendresse.
    Notre homme avait du talent, mais la guerre de 187O se profile, et les problèmes aussi…

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