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Un bel été à Trouville

 

MONET Claude - La plage de Trouville, 1870

 

 

     Claude Monet et Camille ne se quittent plus : leurs journées se partagent entre leur vie de couple et la peinture. Travail et amour se confondent. Le fruit de cet amour, Jean, aura bientôt trois ans. Monet croque inlassablement son modèle favori : en buste, assise en bord de Seine enveloppée de reflets colorés, à table faisant manger l’enfant…

     C’est décidé !

    Malgré la désapprobation de son père, Claude Monet veut régulariser sa liaison. Le 18 juin 1870, à la mairie du 17e arrondissement à Paris, il se marie civilement avec Camille. Le célèbre peintre Gustave Courbet est venu et signe le registre. Seuls les parents de Camille Doncieux assisteront à la cérémonie ; le père de Monet est resté en Normandie.

     La douce et discrète Camille est devenue officiellement madame Monet.

    C’est l’été. Jeunes mariés, ils envisagent un voyage de noces… Pourquoi pas Trouville proche de chez le père de Monet ? Acceptera-t-il de rencontrer sa belle-fille et son petit-fils Jean ?

    Il fait si beau. Monet aime cette côte normande. Il peint la mer, les voiliers colorés, l’entrée du port, le luxueux hôtel des Roches Noires face à la mer, l’hôtel le plus majestueux de la côte normande. L’artiste et sa nouvelle femme observent les élégantes parisiennes venir y faire la fête, sauter dans la mer, se déshabiller, se rhabiller, changer de toilette. Eux se contentent de la modeste pension Tivoli où ils se sont installés avec Jean.

     Quel plus joli modèle que son épouse ? Comme d’habitude, le peintre la peint élégamment habillée, assise sur la plage devant la mer. Au loin, quelques voiliers passent.

  

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Claude Monet – La plage à Trouville, 1870, National Gallery, Londres

 

     Ce bel été semble marquer un tournant dans le style de Monet. Sur la plage de Trouville, il retrouve avec plaisir Eugène Boudin arrivé avec sa femme, son initiateur de jeunesse à la peinture de paysage. Lors de leur première rencontre, quelques années auparavant, celui-ci lui avait dit : « Etudiez, apprenez à voir et à peindre, dessinez, faites du paysage. »

     Aujourd’hui, l’étude de la lumière est devenue la préoccupation essentielle de l’artiste.

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Claude Monet – Camille assise sur la plage de Trouville, 1870, collection particulière

 

    « Camille, installe-toi ici !… Jette ton ombrelle en arrière, ton visage doit rester dans l’ombre !… Accroche bien ton chapeau, le vent souffle !… Mets-toi dos à la mer !… Descends ta voilette sur le nez !… Penche-toi en avant !… Tu vois bien qu’il n’y a plus de soleil, referme ton ombrelle !... ».

  

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Claude Monet – Camille à la plage de Trouville, 1870, collection particulière

  

     Camille pose des journées entières sur la plage. Les vagues viennent parfois lécher sa robe qui prend la couleur du sable. Elle n’oublie jamais de mettre son petit chapeau fleuri accroché sur ses cheveux.

 

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Claude Monet – Sur la plage à Trouville, 1870, musée Marmottan, Paris

 

     Quelle idée est passée dans la tête de Monet ? Ce jour-là, malgré l’opposition ferme de Camille, il lui demande de s’installer de travers sur une chaise vêtue d’une robe rayée de bandes bleues et blanches, le visage encadré de curieuses nattes de lycéenne, l’éternel petit chapeau fleuri sur les cheveux. « Cela changera de tes apparences habituelles de parisienne élégante, lui dit-il en riant ». A côté d’elle, il a installé, assise sur le sable, une fillette qui ressemble bougrement à sa femme. Une sœur jumelle…

     Monet est assez dictatorial envers ses modèles. Qu’importe, Camille se prête à toutes les demandes de son jeune mari. Elle est si heureuse d’avoir Claude et son fils Jean toute la journée auprès d’elle. Leur avenir s’annonce radieux…

 

 

 

Commentaires

  • Merci pour ces tableaux de Monet que l'on ne voit pas très souvent . Bonne journée à vous Christel

  • J’ai montré les quatre toiles que Monet a peintes sur la plage de Trouville par ce bel été de 1870. L’orage de la guerre que la France déclare à la Prusse ne va pas tarder à éclater.
    J’espère que vous avez aimé ces tableaux qui annoncent le GRAND Monet.
    Belle journée.

  • Le bonheur. Dans toute sa simplicité.

    De nos jours, ce serait avec un appareil photo, un portable ou une tablette qu'il croquerait ainsi faits et gestes de la femme aimée.
    Mais qu'importe après tout : dans tous les cas, l'art est bel et bien au rendez-vous !

  • Le bonheur effectivement : mariage, voyage de noces, peinture, soleil, jeunesse. Leur plus bel été.
    De nos jours, on ne voit plus de peintre sur les plages. On peint en atelier, à l’abri, libéré des contraintes liées au temps.
    Je ne me lasse jamais de la peinture de Monet qui atteint sa plénitude en 1870. Le seul but de mes articles et de montrer ses toiles avec la plus belle qualité de reproduction possible. Mes textes ne sont qu’un simple accompagnement pour tenter de les mettre en valeur.
    Belle journée, Richard.

  • Des tableaux tendres mais de caractère toutefois, lorsque je regarde le ciel et la mer! ce n'est pas un ciel bleu d'azur et Camille amoureuse fait toujours plaisir à son peintre chéri!Merci de nous montrer une collection particulière! belle recherche!! Bisous Fan

  • Ces tableaux de plages sont frais, légers, lumineux, vibrants. Camille est croquée sans cesse par son jeune mari. Elle n’oublie jamais son petit chapeau à fleurs, même lorsqu’elle apparaît en lycéenne nattée.
    Excellente journée, Fan.

  • Hélas, la fin de votre récit nous renvoie à la réalité.
    Mais cette jolie Camille est restée éternellement jeune et vivante.

  • Dommage que personne ne parle jamais des tableaux qui annoncent véritablement le nouveau style de Claude Monet. Sa touche se divise, virgules de couleurs, il saisit les accidents que l’atmosphère lui donne. Le paysage se réduit à l’essentiel. Sensation… Impression…
    Pour Camille tout va bien. Elle est jolie, heureuse, et donne tout à son artiste de mari.
    Belle journée, Carole.

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