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  • Peintres femmes

    « Jusqu’à présent on n’attendait de leur pinceau que de l’agrément et de la propreté ; elles montrent aujourd’hui de la vigueur et de la noblesse. Elles sont enfin les dignes rivales de notre sexe, et les hommes qui s’étaient attribué sur elles toute la supériorité des talents, peuvent désormais craindre la concurrence » - Commentateur du Salon de 1783

     

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    Nisa Villers - Portrait de madame Soustras, 1802, Louvre

     

         L’exposition « Peintres femmes 1780-1830 » vient enfin d’ouvrir ses portes jusqu’au 4 juillet prochain au musée du Luxembourg à Paris.

         Le petit « carnet d’expo » aux pages cartonnées que je feuillète tient peu de place. L’air de rien, il réussit le tour de force en une soixantaine de pages de nous présenter ces peintres femmes, et non femmes peintres insiste Martine Lacas la commissaire de l’exposition. Des dépliants judicieusement insérés à l’intérieur permettent de visionner une vingtaine de tableaux en couleur et en font un magnifique petit livre pour découvrir l’exposition.

     

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  • 3. Autres grands pastellistes de l'exposition du Louvre

     

         Je continue ma visite de l’exposition « PASTELS du Musée du Louvre 17e et 18e siècles » qui s’est terminée le 10 septembre dernier.

         Les deux premiers articles étaient consacrés aux célèbres pastellistes Rosalba Carriera et Maurice Quentin de La Tour. Dans ce troisième article et un quatrième article prochain, je montre un aperçu de mes préférés parmi les autres pastellistes exposés.

     

     

    Jean-Marc NATTIER

     

        Jean-Marc Nattier consacra une grande partie de sa vie professionnelle aux portraits, en particulier ceux des dames de la cour de Louis XV qui appréciaient ces charmantes représentations qui les embellissaient.

       Qui peut être cette jolie jeune femme ? Il s’agit du seul pastel de Nattier possédé par le Louvre. L’heureux contraste entre la carnation rosé et les rubans bleutés du visage légèrement incliné, le regard tourné vers nous, en font un des superbes portraits du musée.

     

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    Jean-Marc Nattier – Buste de jeune femme, vue de trois quarts, 1744, musée du Louvre

     

     

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  • L'oreille allemande

     

         Je me doutais bien que l’OREILLE allemande était différente de la nôtre ! Elisabeth Vigée Le Brun en fait la démonstration :

     

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    Elisabeth Vigée Le Brun – Frederike Dorothea Luise Philippine von Hohenzollern, princesse Radziwill, 1802, collection particulière

     

     

    « L’oreille est très nécessaire à bien étudier et à bien mettre à sa place, attendu qu’elle attache le col à la tête ; il faut le plus possible la faire d’une belle forme ; étudiez l’antique ou la belle nature.

    On peut observer, par exemple, que généralement la nation allemande, et surtout la nation autrichienne, les a attachées plus haut qu’elle ne devraient l’être dans la position exacte, de même que l’emmanchement de son col est différent de celui des autres individus appartenant à d’autres pays. Il est large, gros, et prend très haut derrière l’oreille ; cette nation a le mastoïde très fort. Si l’on peint donc une allemande, on doit conserver ce trait caractéristique de sa nation, qui se trouve aussi dans l’ossement large de son front et dans ses joues assez ordinairement plates et étroites. »

     

     

  • Elisabeth Vigée Le Brun : Conseils

     

         Dans ses « Souvenirs », Elisabeth Vigée Le Brun a écrit quelques conseils pouvant être utiles aux femmes se destinant à la peinture du portrait.

         Il m’a paru intéressant d’en relater quelques extraits.

     

     

    CONSEILS SUR LA PEINTURE DU PORTRAIT

     

    Il faut toujours être prête une demi-heure avant que le modèle arrive, afin de se recueillir : c’est une chose nécessaire pour plusieurs raisons.

    1° Il ne faut pas faire attendre ; 2° Il faut que la palette soit préparée et faire en sorte de ne pas être tracassée par le monde et des détails d’affaire.

    Règle nécessaire – Il faut placer le modèle assis, plus haut que soi ; il faut que les femmes le soient commodément ; qu’elles aient de quoi s’appuyer, et un tabouret sous les pieds.

    Il faut le plus possible s’éloigner de son modèle, c’est le vrai moyen de bien saisir le juste ensemble des traits et l’aplomb des lignes, tant pour la tournure du corps que pour ses habitudes qu’il est nécessaire d’observer, même pour la ressemblance totale ; ne reconnaît-on pas les personnes par derrière, même sans apercevoir leur visage ?

     

    Pour faire le portrait d’un homme (surtout s’il est jeune) il faut le faire un instant debout, avant de commencer, pour tracer plus juste les signes généraux et extérieurs. Si on traçait le personnage assis, le corps n’aurait pas d’élégance, et la tête paraîtrait trop rapprochée des épaules. Pour les hommes surtout cette observation est nécessaire, les voyant plus souvent debout qu’assis.

    Il ne faut pas placer la tête trop haut dans la toile, cela grandit trop le modèle, et trop bas cela le rapetisse : on doit placer la figure de manière qu’il y ait plus d’espace du côté où est tourné le corps.

    Il faut avoir derrière soi une glace, placée de manière à apercevoir son modèle et son portrait, pour pouvoir le consulter très souvent, c’est le meilleur guide, il explique nettement les défauts.

    Avant de commencer, causez avec votre modèle ; essayez plusieurs attitudes, et choisissez non seulement la plus agréable, mais celle qui convient à son âge et à son caractère (ce qui peut ajouter à la ressemblance), faites de même pour sa tête : placez-la de face ou de trois quarts, cela ajoute plus ou moins à la vérité des traits, surtout pour le public ; le miroir peut aussi décider à ce sujet.

     Il faut tâcher de faire la tête (le masque surtout) dans trois ou quatre séances d’une heure et demie chaque, deux heures au plus ; car le modèle s’ennuie, s’impatiente (ce qu’il faut éviter) son visage change visiblement ; c'est pourquoi il faut le faire reposer, et le distraire le plus possible.

     

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    Elisabeth Vigée Le Brun – Giovanni Paisiello, 1791, chateau de Versailles

     

    Tout cela est d’expérience avec les femmes ; il faut les flatter, leur dire qu’elles sont belles, qu’elles ont le teint frais, etc., etc. Cela les met en belle humeur, et les fait tenir avec plus de plaisir. Le contraire les changerait visiblement. Il faut aussi leur dire qu’elles posent à merveille ; elles se trouvent engagées par là à se bien tenir. Il faut leur recommander de ne point amener de sociétés. Toutes veulent donner leur avis, et font tout gâter. Quand aux artistes et aux gens de goût, on peut les consulter ? Ne vous rebutez pas si quelques personnes ne trouvent aucune ressemblance à vos portraits ; il y a tant de gens qui ne savent point voir.

     

    Tant que vous travaillez à la tête d’une femme, si elle est vêtue de blanc, mettez sur elle une draperie de couleur absente (gris ou verdâtre) afin de ne pas distraire les rayons visuels et qu’ils puissent se reposer seulement sur la tête du modèle ; si cependant vous la peignez en blanc, laissez-en un peu pour la tête, qui doit en être reflétée.

    La première [zone de lumière] est en haut du front, peu de distance après les cheveux. Elle s’interrompt un peu et vient s’asseoir près du sourcil, ce qui fait céder le ton de la tempe, où se décrit souvent la veine bleue, surtout aux peaux délicates. Après cette lumière est d’un ton chair entier, qui se dégrade vers le milieu ; la lumière se rappelle faiblement sur cette même forme de l'os frontal. Après cette ombre, il existe un reflet plus ou moins doré, selon la couleur des cheveux : dessous le sourcil, le ton se prépare un peu plus chaud : les poils du sourcil multipliés font le même effet que les boucles de cheveux qui retomberaient sur un front éclairé. L’ombre en est chaude. Il faut bien observer les passages de cheveux qui se verront en chair, afin de les rendre aussi vrais que possible ; qu’il n’y ait jamais de dureté, et que les cheveux se mêlent bien avec la chair, tant par le contour que par la couleur ; afin que cela n’ait point l’air d’une perruque, ce qui arriverait immanquablement si l’on ne faisait pas ce que je viens d’expliquer.

     

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    Elisabeth Vigée Le Brun – La comtesse Skavronskaïa, 1796, musée du Louvre, Paris

     

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    Elisabeth Vigée Le Brun – La comtesse Skavronskaïa, 1790, musée Jacquemart-André, Paris

     

         Les deux toiles ci-dessus représentent la comtesse Skavronskaïa, peinte en 1790 à Naples, puis, plus tard, en 1796 à Saint-Pétersbourg.

         Souvenir d’Elisabeth Vigée Le Brun sur la comtesse Skavronskaïa :

         « Je me souviens qu’elle m’a conté que, pour s’endormir, elle avait une esclave sous son lit, qui lui racontait tous les soirs la même histoire. Le jour, elle restait constamment oisive ; elle n’avait aucune instruction, et sa conversation était des plus nulle ; en dépit de tout cela, grâce à sa ravissante figure et à une douceur angélique, elle avait un charme invincible. »

     

     

    Les ombres doivent être vigoureuses et transparentes à la fois, c’est-à-dire point empâtées, mais d’un ton mûr, accompagné de touches fermes et sanguines dans les cavités, telles que l’orbite de l’œil, l’enfoncement des narines, et dans les parties ombrées et internes de l’oreille, etc. Les couleurs des joues, si elles sont naturelles, doivent tenir de la pêche dans la partie fuyante, et de la rose dorée dans la saillante, et se perdre insensiblement, avec les lumières occasionnées par la saillie des os (elles sont d’un ton doré), où les lumières doivent toujours être.

     

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    Elisabeth Vigée Le Brun – Portrait dit “aux rubans cerise” (détail), 1782, Kimbell Art Museum, Fort Worth

     

     

     

  • 1/2 - Elisabeth Vigée Le Brun : Souvenirs

     

    A cette époque de ma vie, j’étais laide. J’avais un front énorme, les yeux très enfoncés ; mon nez était le seul joli trait de mon visage pâle et amaigri. En outre j’avais grandi si rapidement qu’il m’était impossible de me tenir droite, je pliais comme un roseau.

    […]

    Mademoiselle Boquet avait alors quinze ans et j’en avais quatorze. Nous rivalisions de beauté (car j’ai oublié de vous dire, chère amie, qu’il s’était fait en moi, une métamorphose et que j’étais devenue jolie).

     

     

         Depuis le 23 septembre dernier, à travers plus de 150 œuvres, le Grand Palais à Paris rend hommage à Elisabeth Vigée Le Brun en lui consacrant la première rétrospective de ses oeuvres en France.

         Cette femme-peintre exceptionnelle est considérée peinture,vigée le brun,grand palais,portraitscomme un des plus grands portraitistes du 18ème siècle. Née en 1755, fille du peintre pastelliste Louis Vigée, elle commence tôt à peindre. Son père se rendant compte de sa sensibilité artistique lui dira : « Tu seras peintre mon enfant, ou jamais il n’en sera ». A 23 ans, son talent lui permet de devenir le peintre officiel de la reine de France Marie-Antoinette dont elle fait de nombreux portraits. Grâce à l’intervention de celle-ci, en 1783, l’Académie royale de peinture la reçoit et confirme ainsi son appartenance officielle à l’élite artistique française. En 1789, les vents mauvais de la révolution l’obligent à s’exiler. Voyageant à travers toute l’Europe, de cour en cour, célèbre, elle ne cesse de peindre les grands de cette époque. En 1802, revenue en France, elle continue à peindre jusqu’à son décès en 1842, âgée de 87 ans. Ses « Souvenirs », écrits durant les douze dernières années de sa vie, seront ses ultimes mémoires ou autobiographie qui pourrait être son dernier portrait.

     

         Je montre aux lecteurs quelques œuvres parmi celles que j’ai le plus appréciées. Pour la plupart, celles-ci ont été peintes avant l'arrivée à Rome de l'artiste alors âgée de 34 ans, à la toute fin de l’année 1789. 

         Maintenant, laissons la place aux souvenirs…

     

     

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